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Laodamie, reine d’Epire

Laodamie est la première tragédie d’une autrice créée à la Comédie-Française. Et ce n’est pas le seul enjeu symbolique de cette puissante oeuvre, qui n’avait jamais été remise en scène depuis sa création en 1689…

En plein absolutisme, alors que l’Europe est mise à feu et à sang par les conquêtes militaires de Louis XIV, Catherine Bernard, pour sa première pièce, choisit de mettre en scène une reine oubliée, contrainte au mariage par son peuple.

A une époque où les reines au théâtre sont souvent des victimes larmoyantes, ou des meurtrières assoiffées de pouvoir, choisir une souveraine telle que Laodamie est exceptionnel. Car, malgré sa passion pour le prince Gélon, elle sait rester une dirigeante loyale et soucieuse de son État. Mais, alors que le pays est menacé d’invasion, sa légitimité à régner ne lui permet pas d’échapper au diktat de son peuple qui réclame un dirigeant mâle.

Catherine Bernard expose ici clairement le conflit entre gynécocratie et patriarcat : quand on naît femme, les compétences et la légitimité ne suffisent pas pour gouverner.

Un dilemme entre amour et devoir qui en cache un autre, sans doute le conflit dramatique le plus original du théâtre classique : Laodamie est tiraillée entre son amour pour Gélon et sa profonde affection pour sa sœur, Nérée, à qui il est promis.

L’une comme l’autre sera prête à sacrifier son bonheur personnel pour la paix du royaume. A l’inverse, Gélon, que le peuple, paradoxalement, veut sacrer roi, préfère son amour pour la princesse au pouvoir.

En mettant en scène deux sœurs rivales en amour mais non moins amies, l’autrice met en lumière la solidarité des relations féminines, habituellement réduites à un rapport de jalousie et de rivalité. Et en représentant deux sœurs engagées en politique et en amitié, elle ébranle deux idées reçues concernant les femmes.

Avec ce triangle amoureux formé par Laodamie, sa sœur Nérée, et leur amant Gélon, la subversive Catherine Bernard renverse les constructions masculines et féminines de l’héroïsme.

Au bout du chemin, c’est la fragile paix de l’Epire qui est sauvée, mais au prix d’un sacrifice humain, ici féminin.

Résidence de création au Théâtre des Îlets – CDN de Montluçon et à La Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt / Création à La Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt le 27 février 2024

Mise en scène Aurore Evain

Scénographie Carmen Mariscal – Costumes Tanya Artioli

Création musicale : Nathan Gabily – Chant : Amal Allaoui

Avec Amal Allaoui, Nathalie Bourg, Mona El Yafi, Nathan Gabily, Matila Malliarakis, Catherine Piffaretti

Affiche : photographie ©Carmen Mariscal, Série Coiffes 2018

Coproduction La Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt Le Théâtre des Îlets – CDN de Montluçon Le Vivat – Scène conventionnée d’Armentières

 

 

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Date

24 - 25 Avr 2025

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Lieu

La Manekine
Pont-Sainte-Maxence (60)
Catégorie

Organisateur

La Manekine
Site Web
https://www.lamanekine.fr/
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